À la conclusion de l’Assemblée Plénière 2025 de l’UISG, nous recueillons dans cette section les témoignages et réflexions de plusieurs Supérieures générales sur les grands thèmes qui ont nourri nos journées d’écoute, de discernement et de communion.

À travers ces entretiens hebdomadaires, nous souhaitons ouvrir un espace d’écoute et de communion où puisse résonner l’expérience de celles qui, issues de contextes divers, cheminent dans une dynamique synodale au service de l’Évangile et de la vie consacrée dans le monde d’aujourd’hui.

Cette semaine, nous partageons les paroles de Sœur Simona CORRADO, Supérieure Générale des Sœurs Missionnaires de l’Immaculée Reine de la Paix, sur la manière dont la vie consacrée ne demeure signifiante que lorsqu’elle est profondément humaine, évangélique et enracinée dans la réalité.

"Le défi le plus profond pour la vie consacrée est de revenir au milieu du peuple, d’écouter son cri, sa soif de sens, de spiritualité et de soin. Cette attitude nous permet aussi de relire nos propres défis, car ils sont intimement liés à l’histoire et à l’incarnation auxquelles nous sommes appelées : une histoire qui nous interpelle et nous provoque sans cesse.

Dans ce contexte, je crois qu’un premier défi — loin d’être évident — est de redécouvrir la suite de Jésus. Cela signifie marcher avec Lui, partager ses choix évangéliques et nous laisser guider par eux jusque dans nos décisions concrètes, y compris économiques. Sur ce point, en effet, nous ne parvenons pas toujours à être un signe transparent et cohérent.

Un autre défi que je ressens fortement est de grandir comme personnes adultes, comme femmes mûres, en dépassant les infantilismes que certains systèmes de vie consacrée entretiennent parfois. Cette maturité n’est pas seulement pour nous : elle devient un témoignage et une aide pour le monde, car plus nous sommes enracinées dans la réalité et dans la vie quotidienne, plus notre présence peut être signifiante.

Enfin, un dernier défi concerne le besoin de vie. Si l’humanité tout entière a soif de vie, nous aussi, comme femmes consacrées, avons besoin de vie. C’est pourquoi nos instituts et nos congrégations sont appelés à créer des espaces et des formes qui favorisent la vie de chacune en leur sein. Cela peut signifier sortir d’une uniformité trop rigide et nous ouvrir à une différenciation saine, qui permette à chacune de vivre le charisme de manière authentique et personnelle."