À la conclusion de l’Assemblée Plénière 2025 de l’UISG, nous recueillons dans cette section les témoignages et réflexions de plusieurs Supérieures Générales sur les grands thèmes qui ont nourri nos journées d’écoute, de discernement et de communion.

À travers ces entretiens hebdomadaires, nous souhaitons ouvrir un espace d’écoute et de communion où puisse résonner l’expérience de celles qui, issues de contextes divers, cheminent dans une dynamique synodale au service de l’Évangile et de la vie consacrée dans le monde d’aujourd’hui.

Cette semaine, nous partageons les paroles de Sr. Miriam Altenhoffen, Supérieure Générale des Servantes du Saint-Esprit, sur la valeur du discernement communautaire comme chemin de communion et de service.

Je m’appelle Sœur Miriam Altenhoffen.
Je suis la Supérieure Générale d’une congrégation missionnaire, les Servantes du Saint-Esprit. Nous sommes une congrégation présente dans 48 pays, avec environ 2 800 sœurs, très interculturelle.

Depuis de nombreuses années, nous pratiquons le discernement communautaire, qui est en réalité très similaire à la méthode que nous utilisons ici également, c’est-à-dire la conversation dans l’Esprit Saint.
L’un des fondements de cette méthode est de croire que Dieu parle — que le Saint-Esprit parle — à travers chacun, et que toutes les personnes autour de la table (généralement une table ronde) ont une voix, et que toutes les voix sont égales : la Supérieure Générale a la même voix qu’une jeune sœur ou qu’une autre sœur.
C’est l’un des principes.

Le deuxième principe est que nous écoutons attentivement les unes les autres — ce qui n’est pas si facile, car très souvent nous sommes absorbées par nos propres pensées et idées et voulons présenter nos opinions.
Mais cette méthode ralentit d’une certaine manière le processus et nous aide avant tout à écouter attentivement ce que chaque sœur a à dire sur une question ou un sujet donné.

Nous faisons donc un premier tour d’écoute, où chacune s’exprime.
Au deuxième tour, au lieu de continuer avec ses propres idées, on est invitées à être attentives également à ses mouvements intérieurs — comme le dit Saint Ignace, le discernement consiste à prêter attention aux mouvements intérieurs — pour comprendre ce qui, dans ce que les autres ont dit, m’a touchée, inspirée ou orientée dans une certaine direction.
Le deuxième tour sert précisément à partager ce qui m’a touchée dans ce que les autres ont dit.

Le troisième tour, enfin, consiste à regarder ensemble ce à quoi le Saint-Esprit nous appelle : s’il y a une action ou quelque chose que nous pouvons faire ensemble pour répondre à la situation.

Ce type de processus est très utile pour les congrégations religieuses, car il aide d’abord à écouter de nombreuses voix, puis, dans un climat de prière, à discerner comment l’Esprit nous appelle à avancer en tant que congrégation, en tant que groupe, pour répondre également aux besoins que nous rencontrons dans la vie quotidienne et dans nos sociétés.