« Garantir le droit à l’éducation, c’est affirmer la dignité de chaque personne, rompre les cycles d’exclusion et semer des graines de paix. Les femmes consacrées sont là. »

Ainsi s’est exprimée Sr. Miriam Altenhofen SSpS, membre du Conseil d’administration de l’UISG, lors d’un congrès international intitulé Constellations éducatives : un pacte avec l’avenir.

L’événement s’est tenu à Rome à l’occasion du 60e anniversaire de la déclaration du Concile Vatican II sur l’éducation chrétienne, Gravissimum Educationis. Il faisait partie du Jubilé du monde de l’éducation, dans le cadre du Jubilé 2025 : Pèlerins de l’espérance.

Le congrès a été ouvert par le cardinal José Tolentino de Mendonça, préfet du Dicastère pour la Culture et l’Éducation. Parmi les autres intervenants figuraient des éducateurs, des archevêques et des évêques, dont Jon Fosse, lauréat du Prix Nobel de littérature 2023.

Dans son discours, Sr. Miriam a souligné le rôle des religieuses et de l’Église catholique dans le domaine de l’éducation, à travers la fondation d’écoles et d’universités, souvent dans les lieux les plus reculés et les plus difficiles.

L’objectif n’a jamais été seulement de transmettre des connaissances, mais de former la personne dans sa globalité et de bâtir une société fondée sur la solidarité et la justice : « En tant que femmes consacrées, nous apportons une contribution essentielle à ce type d’éducation et de formation intégrales. »

La Supérieure Générale des Sœurs Missionnaires Servantes du Saint-Esprit a énuméré les nombreux domaines dans lesquels les religieuses sont présentes : les bidonvilles, les garderies, les jardins d’enfants : « De manière synodale, les congrégations religieuses féminines construisent des ponts et développent des réseaux, créant des synergies pour une éducation intégrale, formelle et non formelle. »

Les sœurs s’efforcent d’inculquer les valeurs chrétiennes dans le cœur des élèves afin qu’ils deviennent des citoyens responsables, capables de contribuer à rendre le monde meilleur.

Sr. Miriam a conclu son intervention par un appel à la collaboration :

« Travaillons ensemble, formons une “constellation”, comme l’appelle le cardinal Tolentino, avec les gouvernements, les communautés de foi, les éducateurs et les familles, afin que chaque enfant, chaque jeune, partout dans le monde, puisse apprendre, grandir et offrir ses dons à l’humanité. »

Discours complet de Sœur Miriam Altenhofen : “Éduquer à l’espérance et à la dignité humaine : la contribution vitale des femmes consacrées”

Bonjour à toutes et à tous, et merci beaucoup pour l’invitation à participer à ce panel important.

L’éducation est un pilier essentiel des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, adoptés en 2015. L’ODD 4 est consacré à une « Éducation de qualité », qui vise à garantir que toutes les filles et tous les garçons achèvent un enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité.

L’éducation n’est pas un privilège réservé à quelques-uns. C’est un droit humain fondamental, enraciné dans la dignité de chaque personne, créée à l’image de Dieu. L’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme l’affirme clairement, et le pape François nous rappelle, à travers le Pacte éducatif mondial, que l’éducation est toujours un acte d’espérance — un investissement dans l’avenir de l’humanité et de notre maison commune.

La réalité est pourtant encore loin de cet idéal : pensons à Gaza, à la Syrie ou à l’Ukraine. Il est impossible d’assurer une éducation de qualité dans un environnement marqué par la violence, la guerre, la pauvreté extrême et le manque des biens essentiels tels que la nourriture et l’eau. Ces lieux ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres, où les enfants et les jeunes ne peuvent pas aller à l’école, ou s’y rendent le ventre vide.

L’Église catholique, et particulièrement les femmes consacrées, s’efforcent de combler cet écart. L’Église est un acteur mondial majeur, gérant le plus grand système scolaire non gouvernemental au monde. Elle a toujours considéré l’éducation comme faisant partie intégrante de sa mission.

En 2019, le pape François a lancé un appel au dialogue sur la manière dont nous façonnons l’avenir de notre planète. Selon lui, tout changement requiert un processus éducatif visant à développer une solidarité universelle et une société plus accueillante. Il a promu le Pacte éducatif mondial pour raviver notre engagement envers et avec les jeunes, renouvelant notre passion pour une éducation plus ouverte et inclusive (Vademecum Global on Education).

Depuis des siècles, des congrégations religieuses, des mouvements laïcs et des institutions catholiques ont fondé des écoles et des universités à travers le monde, souvent dans les endroits les plus reculés et les plus difficiles. Leur but n’a jamais été seulement de transmettre un savoir, mais de former la personne tout entière — l’esprit, le cœur et l’âme — et de bâtir une société fondée sur la solidarité et la justice.

En tant que femmes consacrées, nous apportons une contribution essentielle à ce type d’éducation intégrale et holistique. Nous sommes présentes dans tous les secteurs de la société. Nous sommes organisées au sein de l’UISG – Union Internationale des Supérieures Générales, qui regroupe plus de 1900 congrégations féminines œuvrant pour répondre aux défis actuels du monde.

De manière synodale, les congrégations religieuses féminines tissent des liens, construisent des ponts et développent des réseaux, créant des synergies en faveur d’une éducation intégrale, formelle et non formelle.

On trouve des sœurs dans les bidonvilles, aux marges de la société, éduquant et autonomisant en particulier les filles et les femmes.

Elles sont présentes dans les crèches, les écoles maternelles et à tous les niveaux du système éducatif, jusqu’aux universités, mettant leurs charismes au service des plus démunis.

Les religieuses sont souvent proches des femmes, des parents et des familles. Elles collaborent avec des laïcs partenaires de mission, ainsi qu’avec d’autres organisations et institutions. Elles poursuivent des objectifs culturels, humains et spirituels. Elles cherchent à inculquer des valeurs humaines et chrétiennes dans le cœur de leurs élèves, afin d’aider les enfants et les jeunes à devenir des adultes responsables, désireux de contribuer à l’amélioration du monde.

Elles prêtent attention à la “musique subtile des relations” et à notre interconnexion comme êtres humains, avec la nature et avec tout le cosmos. Tout est lié, et nous dépendons les uns des autres, ainsi que de notre Mère Terre.

Garantir le droit à l’éducation, c’est affirmer la dignité de chaque personne, rompre les cycles d’exclusion et semer des graines de paix. Les femmes consacrées sont là.

Travaillons ensemble, formons une “constellation”, comme l’appelle le cardinal Monseigneur Tolentino — gouvernements, communautés de foi, éducateurs et familles — afin que chaque enfant, chaque jeune, partout dans le monde, puisse apprendre, grandir et offrir ses dons à l’humanité.

Dans les paroles du pape François : « Éduquer est toujours un acte d’espérance. »

Que cette espérance devienne réalité.